Morituri Te Salutant
« Ceux qui vont mourir te saluent ! »
C’est la phrase des gladiateurs avant le combat.
Mais, nous, acteurs du vaste monde de la restauration, n’allons pas mourir.
Et sûrement pas sans combattre.
Nous sommes des lieux de vie, de partage et d’ouverture à l’Autre. Nous ne pouvons pas prendre le risque de devenir des lieux d’inquiétude, de méfiance et même de danger, peut-être.
Ouvrir trop vite, c’est prendre le risque de fermer pour toujours. Rester fermé, c’est se donner la chance d’ouvrir sereinement.
L’État prend en charge le salaire de nos employés, il annule nos charges sociales et fiscales, il cautionne des emprunts à taux préférentiels, cette aide est fondamentale.
Mais elle ne sera pas suffisante.
Les assureurs doivent entrer dans la bataille à nos côtés. Par solidarité et pour sauver nos outils de production.
Assureurs, financez nos charges résiduelles, celles qui érodent notre trésorerie de jour en jour.
Assureurs, financez notre rémunération aux même conditions que celles du chômage partiel, car nous n’avons plus rien pour vivre, nous les gérants, salariés ou non.
Si nous n’avons plus de charges et que nous pouvons faire manger nos familles, nous serons là, tous là. Et nous pourrons exister dans une France devenue forcément différente.
Nous sommes plus de 200 000, plus d’un million avec nos employés, et nous représentons déjà la joie et le plaisir. Mais nous pouvons faire mieux encore.
Comment ?
En créant une exception culturelle gastronomique française qui montre au monde entier que cela est possible !
Inventons une fiscalité écologique pour nos établissements.
Si notre taux de TVA devient dégressif à chaque fois que nous nous fournissons mieux, plus près et plus sain, alors nous donnerons l’impulsion indispensable à la création d’un cercle vertueux.
Ne vous y trompez pas, ce n’est pas un cadeau. C’est une incitation à travailler toujours plus de ces produits qui font de notre pays, de nos régions et de nos territoires, l’un des plus beaux terroirs au monde.
C’est donner l’assurance à nos artisans de devenir plus forts, à nos employés d’être mieux respectés, à notre alimentation d’être enfin plus saine, plus responsable et plus joyeuse car, en France, tout commence souvent autour d’une belle table.
Alors non, nous n’allons pas mourir. Si vous le voulez bien.
Malgré l’impatience de certains, il est vrai qu’ouvrir vite et dans des conditions anxiogènes priverait tout le monde de cette notion de plaisir qui est essentielle à nos équipes et à nos clients, notre mission c’est de donner du plaisir...